Tarte meringuée à l’ACE (orange citron carotte) 2

Salut salut. Vous connaissez le jus ACE? Orange, citron, carotte? C’est délicieux et plein de vitamines. Mais comme boire des jus, parfois, c’est un peu limité, je vous propose aujourd’hui une recette de tarte meringuée à l’ACE, inspirée de la tarte au citron meringuée, et qui vous fera faire le plein de vitamines.

Ingrédients pour la tarte meringuée :

Pour le fond de tarte sablé

• 200 grammes de farine
• 70 grammes de beurre
• 70 grammes de sucre glace
• 1 œuf entier

Pour la crème ACE

• 3 carottes
• 3 citrons
• 2 oranges (oui je sais c’est énervant, je n’ai pas rangé par ordre croissant)
• 3 œufs entiers
• 3 jaunes d’œuf
• 3 cuillères à soupe de maïzena
• 150 grammes de sucre

Pour la meringue (car c’est une tarte meringuée)

• 3 blancs d’œuf
• 200 grammes de sucre
• 20 grammes d’eau

Matériel spécifique

• Un extracteur de jus. Prenez le plus cher possible.
• Un chalumeau ou, à défaut, un décapeur thermique acheté chez Leroy Merlin en promo.
• Un moule à charnière si vous ne voulez pas, comme moi, vous retrouver coincé(e) à la fin de la recette à vous dire “Merde, mais c’est indémoulable ce truc…”

1. La pâte sablée

Mélangez la farine, le sucre glace, une pincée de sel dans un grand saladier. Ajoutez l’œuf entier et le beurre ramolli coupé en morceaux. Mélangez du bout des doigts en émiettant le tout, jusqu’à arriver à une consistance sablée. Ramassez alors la pâte en boule et réservez-la au réfrigérateur pendant au moins 30 minutes.

Fleurez votre plan de travail et abaissez la pâte sur une épaisseur de 2 millimètres.

Foncez le moule à tarte et piquez-la avec une fourchette.

Enfournez à 180° jusqu’à ce qu’elle soit légèrement dorée.

2. La crème à l’ACE

Prenez du jus ACE. Si, comme moi, vous n’en avez pas, procurez-vous un extracteur de jus en acier inoxydable et passez-y vos carottes, citrons et orange épluchés.

Oh le bel engin !

Faites chauffer 1/2L du jus obtenu jusqu’à ébullition.

Fouettez les œufs et jaunes d’œufs avec le sucre et la maïzena jusqu’à blanchissement. Versez le jus sur le mélange sans cesser de fouetter.

Re-foutez le tout dans la casserole et foutez-y à chauffer, mais doucement, hein, allez pas me brûler tout ça. Et puis vous mélangez constamment, tant que vous y êtes. La crème épaissit.

Ajoutez-y le beurre : c’est ça que les gens veulent.

Versez le tout sur le fond de tarte et réservez au frais.

Ah oui j’ai oublié de préciser : si vous avez du cholestérol, c’est peut être pas top top, comme recette.

3. La meringue italienne

Bon déjà, servez-vous un verre de pinard, parce que là, a fait déjà 2 heures que vous y êtes, à votre recette, et vous l’avez bien mérité.

Ensuite, montez les blancs en neige ferme. Pendant ce temps, portez l’eau et le sucre à 121 degrés. Versez le sirop en filet sur les blancs en neige en battant constamment. Une fois tout le sirop versé, continuez à battre jusqu’à complet refroidissement.

La meringue est brillante et très élastique, quand on sort le fouet, elle forme un “bec de perroquet”.

Vous pouvez vous arrêter lorsque le saladier est froid, ou lorsque votre bras et votre épaule sont complètement tétanisés à force de fouetter.

Prenez alors RDV chez l’ostéopathe, et mentez sur la cause de votre douleur, sinon vous allez passer pour un con. Dites un truc absurde, mais qui leur fait plaisir, genre : “je me suis bloqué en faisant de l’aviron”.

Si vous êtes doué en poche à douille, n’hésitez pas à faire un truc magnifique sur votre tarte, comme Cédric Grolet ou des mecs de cet acabit.

Si, comme moi, vous êtes un peu middle, je vous conseille de juste jeter votre meringue n’importe comment sur la tarte et de très grossièrement former des crêtes et des pics avec une maryse. Franchement, il vaut mille fois mieux avoir un côté un peu rustique que d’arriver à une sorte de résultat médiocre mais appliqué à la poche à douille mal maîtrisée.

Enfin après, c’est mon avis perso, hein, si vous aimez le style “laborieux mais mauvais quand même”, n’hésitez pas.

Et puis voilà, sortez votre décapeur thermique et gratinez la meringue en insistant bien sur les reliefs.

Dégustez et profitez de ce plein de vitamines!

L’instant scientifique

– Dis, Pollux, pourquoi la meringue elle brunit quand on la chauffe?

– Eh bien c’est parce que le sucre caramélise

– Et qu’est ce qui se passe, quand le sucre caramélise?

– C’est simple, mon enfant

La caramélisation est une réaction qui intervient lorsqu’on chauffe du sucre (C₁₂H₂₂O₁₁ pour les intimes) à plus de 186°. Du coup, avec un décapeur thermique qui chauffe à 700°, tu m’étonnes que ça a vite marché.

Trop mignon!

En gros, voilà ce qui se passe : en chauffant, cette jolie petite molécule de saccharose se transforme en sucres réducteurs, genre glucose et fructose. Sous l’effet de la chaleur, encore, ces sucres réducteurs se recombinent entre eux et forment des sucres complexes : les oligosaccharides et polydextroses. C’est eux qui deviennent marrons et qui sentent bon le caramel!

On notera une petite ressemblance avec la réaction de Maillard, sauf que le caramel ne concerne que le sucre, là où la réaction de Maillard implique le sucre et les protéines, si je ne m’abuse.

L’instant diététique

La vitamine A est présente dans les carottes, et, comme le suggère la célèbre blague “T’as déjà vu un lapin avec des lunettes?”, est excellente pour la vision. Elle stimule également la production de mélanine, qui permet de bronzer efficacement sur les plages nudistes du cap d’Agde, si c’est le genre de vacances que vous aimez bien.

La vitamine C est assez puissante : elle contribue au système immunitaire, à la production de collagène (par exemple, Emmanuelle Béart a sûrement donné trop de vitamine C à sa bouche) et des globules rouges. Une bonne molécule pour Froth, donc, qui aime le sang, la viande, et le collagène.

La vitamine E est antioxydante, et a un effet bénéfique sur le cholestérol. Ça tombe bien, d’ailleurs, parce que vue la quantité d’œufs et de beurre dans la recette, il vaut mieux prévoir le coup.

Je dédicace cet article à Rani, qui ne boit pourtant pas beaucoup d’ACE, mais qui est tellement associé à l’époque où, derrière le bar, nous en consommions par palette, surtout les vendredis matins.