Caesar salad vegan au seitan pané 3


Cet article s’adresse principalement à ceux qui, comme moi, sont stylés et voyagent beaucoup pour leur boulot de grand manager international. Oui, car si vous êtes dans ce cas, une part non négligeable de votre alimentation est certainement composée de caesar salad, seule alternative avec du vert dedans, retrouvable dans n’importe quel endroit du monde facilement.

La première fois que j’en ai mangé, je me suis dit “eeeehhhh meeeerde, c’est un litre de mayo avec des croûtons”, mais en fait on s’y fait, à cette petite sauce bien nappante, au croquant de la salade, et finalement, bah on en redemande.

A l’origine, la caesar salad se fait avec de la salade romaine, des croûtons, du parmesan, et la fameuse sauce caesar. Cependant, il y a maintenant à peu près autant de variations que de restaurants qui la font. Une version très commune est d’y ajouter du poulet et du bacon.

Là, je vous propose ma version de la caesar salad, vegan pour laisser les petites poules tranquilles, avec du seitan pané et frit, et du bacon à base de feuilles de riz.

“Ciao les losers, moi je me barre”

 

Ingrédients de la caesar salad (pour 5 ou 6)

 

Pour le “poulet” seitan

  • 1 tasse de gluten
  • 1 tasse de tofu ferme coupé en cubes
  • 3 CàS de farine de pois chiche
  • 1/2 tasse de lait de soja
  • 1 gousse d’ail
  • 1/2 oignon
  • 1 CàS d’estragon
  • 1 CàS de sauge
  • 2 CàS de Tamari
  • Pour le bouillon : 2 cubes, un oignon, thym et romarin

Pour la panure

  • Farine de blé
  • Farine de pois chiche
  • Chapelure
  • Paprika
  • Origan

Pour le bacon

 

  • Galettes de riz
  • 2 CàS de paprika fumé
  • 4 CàS d’huile d’olive
  • 2 CàS de levure maltée
  • 3 CàS de Tamari
  • 1 CàS de sirop d’érable

Pour la sauce

  • 2 CàS de crème végétale
  • 4 CàS de moutarde
  • Huile végétale
  • 1/2 yaourt de soja
  • 1 CàS de levure maltée
  • 1 CàS de câpres
  • Le jus d’1/2 citron

Oui, j’ai oublié le citron et la levure sur la photo…

Pour la salade

  • 1 salade romaine
  • 3 tomates
  • Croûtons frottés à l’ail
  • Ciboulette, persil plat

 

Seitan

Hop là. Alors pour commencer, vous allez faire le seitan. C’est vraiment simple à faire, il faut juste bien respecter les temps de pétrissage et de cuisson, mais rien de bien technique là dedans.

D’abord, vous mélangez la farine de pois chiche et le gluten dans un bol. Jusque là, si vous trouvez ça trop compliqué, j’ai du mal à savoir quoi vous répondre.

Dans votre robot ou votre blender, vous allez mélanger tous les autres ingrédients, sauf ceux pour le bouillon : le tofu, le lait de soja, le demi oignon, l’ail, les herbes et une bonne grosse pincée de sel. Et puis vous appuyez sur le bouton jusqu’à obtenir une consistance crémeuse et bien homogène.

Ensuite, toujours pas bien complexe, vous mettez les ingrédients liquides dans les ingrédients secs et vous mélangez jusqu’à arriver à une sorte de boule de pâte relativement homogène.

Ingredients liquides

 

Caesar salad boule de seitan

Là, vous allez la mettre sur votre plan de travail et la pétrir pendant minimum 10 minutes.

Cette étape est vraiment importante, c’est le pétrissage qui permet au gluten de former ses réseaux et donc de rendre la pâte bien ferme, avec de la force et de la tenue. Si vous ne pétrissez pas assez, vous aurez un résultat tout mou qui ne marche pas du tout. C’est un peu le même concept que pour le pain, en fait, sauf que dans le pain, le gluten est contenu dans la farine, et dans le seitan on l’a ajouté tout pur, comme ça, hop.

Une fois le pétrissage bien fait, vous arriverez à un boule bien élastique, de plus en plus dure à travailler, résistante à la pression. Telle Steve McQueen.

Là dessus, aplatissez le seitan à une épaisseur d’environ 1 cm, et faites bouillir 1l d’eau avec les bouillons cubes, une branche de thym et de romarin et l’oignon grossièrement coupé en quartiers. Idéalement, il faudrait faire le bouillon de légumes soi-même, mais bon, la vie est ainsi faite, vous voyez.

Enfin, vous coupez le seitan en 4 gros morceaux que vous plongez dans le bouillon, et vous laissez frémir 40 minutes. Vous allez voir, l’odeur est déjà assez appétissante.

 

 

Idéalement, vous préparez ce seitan la veille, pour le laisser reposer toute la nuit au réfrigérateur : il n’en sera que meilleur et plus ferme. Mais sinon, pas de problème à le faire le jour même.

 

Bacon

Préchauffez votre four à 200°c.

Râpez l’ail, mélangez-le avec tous les ingrédients sauf les feuilles de riz.

Superposez les feuilles de riz deux par deux et découpez-les au format “tranche de bacon”.

En les gardant deux par deux, passez les lamelles de feuilles de riz sous l’eau fraîche très rapidement, et éliminez tout de suite l’excédent en pinçant avec les doigts avec un mouvement glissant descendant le long des deux feuilles, qui vont du coup rester collées ensemble.

Badigeonnez-les bien de marinade, à l’aide d’un pinceau ou directement avec les doigts, et déposez-les sur un papier sulfurisé sur une plaque de four.

Enfournez en SURVEILLANT BIEN, ça brûle hyper vite et la cuisson ne doit durer que quelques minutes (5 à 10).

 

 

 

 

Paner le seitan

Pour la panure, c’est très simple. Vous mettez la farine de blé dans une première soucoupe, la farine de pois chiche dans une deuxième, et la chapelure ainsi qu’une bonne pincée de paprika et d’origan dans une troisième soucoupe.

Ensuite, vous ajoutez de l’eau à la farine de pois chiche, jusqu’à avoir une consistance d’œuf battu.

Vous déchirez le seitan en gros morceaux (vous pouvez aussi le couper, mais je trouve ça plus appétissant quand ce n’est pas trop régulier), et vous le mettez d’abord dans la farine, puis dans le mélange farine de pois chiche – eau, et enfin dans la chapelure.

Vous en profitez pour vous siffler une petite bière, comme oim, parce que la soif commence à se faire sentir, avec toutes ces conneries.

 

Ensuite, vous mettez tout ce beau monde à frire, à la friteuse si vous en avez, mais à la poêle ça se passe très bien également.

Et finalement, vous allez découper le “poulet” frit en grosses tranches, pour pouvoir ensuite bien le disposer sur la salade.

 

 

 

Sauce Caesar salad

Bon, on va accélérer le rythme parce que sinon c’est pas demain la veille qu’on va la manger, cette salade.

Vous mettez une bonne cuillère à soupe de crème végétale dans un cul de poule, avec la moutarde et vous fouettez énergiquement en incorporant l’huile petit à petit, comme pour une mayonnaise classique. Quand ça commence à prendre, vous ajoutez le jus de citron, les câpres hachées, et la levure maltée.

Vous salez et poivrez bien.

Hop, fait.

 

 

Dressage de la caesar salad

Bon bah super simple, vous mettez la salade romaine bien croquante dans les assiettes, moi j’ai mis des tomates mais c’est pas obligé, la sauce caesar, les croûtons (je les ai faits simplement avec du vieux pain, que j’ai fait griller au four, puis que j’ai frotté à l’ail et à l’huile d’olive), le bacon coupé en morceaux grossiers, et enfin vous placez le seitan pané et tranché par dessus. Vous pouvez ajouter quelques herbes fraîches par dessus, j’y ai mis de la ciboulette et du persil plat.

Voilà, vous pourrez impressionner tout le monde avec c’t’histoire. Et surtout : c’est vraiment hyper bon. Si vous avez des doutes, vraiment arrêtez de douter et commencez à pétrir votre seitan, parce que je vous jure que ça vaut le coup.

 

 

 

Pourquoi s’emmerder à faire du seitan?

J’entends déjà les petits malins qui vont me dire “m’enfin Pollux, c’est quand même toute une galère ton histoire de seitan, pourquoi on prend pas juste du poulet?”.

 

1. Les conditions d’élevage des poules sont ignobles et inhumaines

Dans un élevage industriel, les poussins sont triés à la naissance, comme des petites balles de tennis, et ont fout direct ceux qu’on ne veut pas dans une broyeuse (les mâles pour un élevage de poules pondeuses par exemple). Je vous encourage vivement à regarder les vidéos de ce tri, où on voit des petits êtres vivants qui piaillent en essayant de remonter la pente de la broyeuse pour ne pas finir broyés vifs. C’est très instructif.

Ensuite les pauvres petites poules vivent entassées, sans extérieur, sans espace, finissent par crever et se nourrir des cadavres les unes des autres. Evidemment elles tombent malades, du coup on leur donne joyeusement des antibiotiques, qui se retrouvent dans la “viande” (comprenez : “merde”), contribuant allègrement au développement de bactéries résistantes aux antibiotiques et donc à la future MORT DE TOUTE LA PUTAIN D’HUMANITÉ.

Alors il y aura toujours un gonze qui se croit plus malin que les autres et qui va dire “ouais enfin les poules c’est pas hyper intelligent non plus, j’ai du mal à être empathique”.

Ce à quoi je répondrai :

  • Si on mangeait tous les gens qui ne sont pas très intelligents, on finirait rapidement obèses
  • Ne pas être très intelligent ne veut pas dire ne pas être sensible. Effectivement, je ferai rarement appel à une poule pour m’aider à comprendre le Discours de la Méthode, mais ça n’a aucun rapport avec le fait qu’elle ne puisse pas souffrir. Idem pour Loana
  • Evidemment, si on mesure l’intelligence des poules à leur capacité à faire des choses d’humains, elles n’y arriveront pas, mais essayez de chier un œuf par jour ou de vous nourrir avec votre bec : vous ferez moins les fiers, à mon avis

2. Pour les végétarien…

Retrouver parfois des plats qu’on aimait bien avant, ça fait plaisir. Le but n’est pas de tout le temps passer ses repas à chercher à reproduire de la viande, sinon je trouverais ça un peu chelou, mais juste parfois, de temps en temps, c’est agréable.

En plus je trouve que ça fait passer des beaux caps en cuisine, il y a des réflexions intéressantes à avoir autour des textures, de ce qu’on cherchait dans ces plats et qu’on a envie de retrouver, etc.

Et puis ça peut être assez marrant pour inviter à dîner des gens comme Froth (comprenez : des gens qui se nourrissent exclusivement de viande), de faire de la viande sans viande.

3. Pour les non végétariens…

Sincèrement, j’espère que ça peut vous convaincre que végétarien ne veut pas dire “au régime” ou “à part les carottes râpées, ya quoi?”, et vous donner un peu envie d’essayer!

 

Dites donc, ça tournerait pas un peu au plaidoyer, ce blog?

Bah, pas vraiment, ou alors un plaidoyer avec des gros mots et des recettes de cuisine à l’intérieur, ce qui a le mérite de ne pas être commun.

Ensuite, si ça vous dérange un peu de plaidoyer pro-végétariens, repensez au nombre de fois où on nous a expliqué à l’école (oui oui, à l’école!) qu’il fallait manger de tout pour ne manquer de rien, qu’il y a la pyramide des aliments, qu’il faut 3 produits laitiers par jour, et que les sources de protéines sont uniquement la viande, le poisson, ou les œufs. Pensez au nombre de pubs pour de la bidoche ou des produits bidochés que vous voyez chaque jour. Pensez à la quantité d’opérations de lobbying pro viande, œuf, lait, fromage. A la difficulté à trouver un resto qui comprenne que le poisson N’EST PAS un plat végétarien. A la quasi impossibilité pour un végétarien de passer un repas tranquille, sans que personne ne vous challenge sur vos choix, ne vous fasse la blague de “ouais moi je refuse qu’on tue des légumes” ou ne vous accuse d’être islamo-gauchiste-bobo-à vélo (ce que je suis, par ailleurs, complètement sur tous les points).

Et franchement, si vous trouvez toujours que par rapport à tout ça, 10 lignes sur un obscur blog de cuisine bipolaire, ça prouve que les végétariens sont agressifs, chiants, et n’arrêtent pas de vous bassiner, eh ben qu’est ce que vous voulez que je vous dise, retournez au E. Leclerc vous acheter les packs de 12 merguez et foutez-moi la paix!

Bisous doux!


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3 commentaires sur “Caesar salad vegan au seitan pané

    • Pollux Auteur de l’article

      Yes! J’aime autant te dire que depuis que j’ai découvert ce truc, je bouffe du bacon à peu près à tous les repas.
      Le truc le plus dur, c’est de trouver le paprika fumé, au final.
      Astuce : faut aller chez G. Detou.